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Mona... lit ça!
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10 octobre 2007

Birmane de Christophe Ono-dit-Bio

Birmane_de_Christophe_Ono_Dit_BiotUn voyage périlleux en Birmanie, entre dictature et rébellion. 

SourireSourireSourireSourire

«Mon boulot, c'est «SR». Secrétaire de rédaction. Pour moi, Situation régressive. (...) Je suis chargé de relire les articles, d'en corriger les éventuelles coquilles, entendez les fautes d'orthographe et les erreurs de syntaxe faites par nos brillants journalistes. (...) On me dit que je travaille bien quand mon travail ne se voit pas : je suis invisible. Je n'existe pas.»
César est un jeune SR frustré, en mal de reconnaissance, en mal d'aventures. Suite à un échec amoureux, il décide de prendre son destin en main et s'envole pour la Birmanie avec l'ambitieux projet d'y réaliser «l'interview du siècle», celle du roi de l'opium. Mais la Birmanie est une dictature militaire, un état totalitaire où fourmillent les espions de la junte, et César, un apprenti grand reporter. Son destin s'emballe quand il rencontre Julie, un médecin humanitaire dont il tombe éperdument amoureux et Eric, l'un de ses amis antiquaires, mariée à une Birmane. Tous deux opposants au régime. Guidé par l'amour et par son tout nouveau goût du risque, César risquera sa liberté et sa vie pour se jeter corps et âme dans la quête de Wei-Wei, la mystérieuse femme-tigre. Légende ou être de chair, elle porte tous les espoirs de l'opposition après la mise en résidence surveillée de la célèbre Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la Paix en 1991.
Magie de l'exotisme, sensualité asiatique, danger... Christophe Ono-Dit-Biot nous entraîne dans une folle aventure avec cet Indiana Jones débutant pour guide, touchant de naïveté mais infiniment courageux, voire téméraire. Comme dans son premier roman «Désagrégé (e)», son héros se nomme César, un prénom certes désuet et prétentieux mais un prénom de conquérant tout de même. Le récit est vif et amusant et révèle d'autant plus habilement le drame birman : un pays magnifique, pris entre modernité et tradition, la chaleur de ses habitants corrompue par la peur, la junte cruelle et déshumanisée, la drogue omniprésente qui finit d'asphyxier le peuple. La prose de l'auteur, très moderne dans ses dialogues ou ses descriptions narratives s'emballe quand il en vient à évoquer la Birmanie à travers ses paysages fantomatiques, humides et magnifiants ou ses habitants, en particulier la gente féminine. L'auteur, séduit par ce qu'il voit ou imagine, se fait plus lyrique, plus ému, plus candide. Le lecteur se laisse facilement séduire.

Plon (21 euros)

23 août 2007

Sélectionné pour l'Interallié et le Renaudot 2007.

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